Lettre de Gien du 18 novembre 1870
Ils ont été obligés d’évacuer Orléans : ils ont été battus dans les environs d’Orléans et il ont éprouvé des pertes assez considérables, A Orléans j’ai vu beaucoup de prisonniers qui avaient été pris la veille. Maintenant nous sommes enrégimentés avec la mobile du Loiret nous sommes partis d’Orléans ensemble ; tout le long de la route on en remarquait qui embrassaient leur père, mère , et leurs amies qui sont très belles et beaucoup gracieuses mais leur toilette ôte toute la beauté de leur visage.
Je pense que nos pays ne craignent de rien pour le moment parce que maintenant qu’ils ont été repoussés ça leur ôtera l’envie de marcher sur Lyon. On nous a dit qu’ils avaient été battus aussi à Besançon et si cela est vrai ils ne pourront pas aller chez nous.
J’ai lu avec peine que ta mère s’était brûlé les pieds mais soigne la bien comme il faut ; toi qui as le bonheur d’être auprès d’elle. Je suis toujours en bonne santé.
J’espère que la présente te trouve de même et aussi ta famille en attendant le plaisir d’aller te voir.
J’ai l’honneur d’être ton ami
Mon adresse est à Gien, mais notre situation a beaucoup de différence avec la première fois que nous y sommes venus, parce que maintenant nous ne couchons jamais en ville, toujours dans les champs au 4ème bataillon 6ème compagnie garde mobile de l’Isère à Gien Loiret
Hier il y avait un bataillon de l’Isère de signalé à la gare de Gien, mais je ne sais pas si c’est notre dépôt ou un bataillon de Grenoble.
Je ne dis pas adieu mais au revoir.